domingo, 21 de dezembro de 2014

Filosofando Astérix


Do país da banda desenhada, que voltei a visitar em Novembro passado, trouxe (eu, que há anos não leio banda desenhada franco-belga) o número especial de Philosophie magazine dedicado a Astérix, no qual uma trintena de intelectuais europeus foi convidada a desencriptar o génio do pequeno gaulês.

Em pequenos textos, estes comentadores abordam perspectivas como o uso dos lugares-comuns, a visão do feminino, o significado da resistência ou o latim como língua morta.

Alguns parágrafos que mexeram mais comigo:


On le sait: un des idéaux de la bande dessinée franco-belge de l'Âge d'Or aura été de donner une image du mouvement incessant, mais en faisant abstraction des effets dévastateurs du temps.

Tristan Garcia, Pourvu que ça dure, pg 20

(...) l'Empire incarne la figure du progrès (les immeubles du Domaine des dieux, par exemple). Or le progrès, on ne l'arrête pas. Rome, dont on sait par avance qu'elle est destinée à l'emporter (et à être vaincue à son tour), c'est l'Histoire en marche. Le petit village défend au contraire l'idéal de la stase historique, qui essaie de se maintenir, rien de moins, rien de plus. Ne pas s'étendre, ne pas se rétracter, rester ce que l'on est: voilà toute la morale d'Astérix.

idem, pg 21

Il semble que la diversité des cultures soit rarement apparue aux hommes par ce qu'elle est: un phénomène naturel, résultant des rapports directs ou indirects entre sociétés; ils y ont plutôt vu une sorte de monstrosité ou de scandale [...].

Claude Lèvy-Strauss, Race et Histoire, 1952, citado pg 46


Le soupçon que l'idéal culturel directeur de la compréhension bienveillante de l'étranger pourrait n'être qu'un prolongement du colonialisme sous des prémisses cachées, n'a cessé d'être exprimé après Nietzsche par Michel Foucault, Edward Saïd, mais aussi, d'une autre manière, par Emmanuel Levinas. Il n'existe en effet, tel est le noyau commun de leur critique, ni sur le plan théorique, ni sur le plan pratique, aucune méthode plus efficace pour nier et éliminer l'altérité fondamentale de l'autre que de le comprendre pleinement et totalement!

Wollfram Eilenberger, Sus au consensus!, pg 50

Les premiers albums d'Astérix sont composés au début des années 1960. Soit à l'issue d'une décennie qui aura vu la brutale et massive modernisation du pays. En une dizaine d'années, «la France, qui était encore un pays catholique foncièrement rural et impérialiste, se mua en un pays urbanisé, pleinement industrialisé et privé de ses colonies», écrit l'historienne américaine Kristin Ross dans son stimulant Aller plus vite, laver plus blanc. Ce que la france se met à perdre essentiellement dans ce processus, c'est la mémoire de soi: de ses chants populaires, de ses traditions vernaculaires, de ses rituels villageois.

Philippe Nassif, La victoire en déchantant, pg 59

[La France] hérite d'une histoire falsifiée. Déjà profondément mutilée par le carnage absurde de la Première Guerre mondiale, la France se réconcilie à l'issue de la Seconde Guerre mondiale autour d'une «victoire» fictive sur le III Reich et du mythe de la Résistance porté par le général... de Gaulle.

idem, ibidem

1 comentário:

Mário R. Gonçalves disse...

Já tinha visto à venda, tentei-me, resisti. Sou mais Hergé que Goscinny e Uderzo.

Tout de même, grato por este 'cheirinho', Gi.